Jean Giono

Jean Giono est né le 30 mars 1895 à Manosque en Haute-Provence. Son père, italien d'origine, était cordonnier, sa mère, repasseuse. Après des études secondaires au collège de sa ville natale, il devient employé de banque jusqu'à la guerre de 1914, qu'il traverse comme simple soldat. En 1919, il retourne à la banque. En 1920, il épouse une amie d'enfance, Élise. Ils auront deux filles, Aline et Sylvie. Lorsqu'en 1930 la banque qui l'emploie ferme sa succursale de Manosque et lui offre une situation ailleurs, il choisit de rester dans sa ville, et de quitter tout à fait la banque pour la littérature. Il fut aussi historien et scénariste. Dans l'œuvre de Giono, la nature tient une grande place. Il a toujours aimé les arbres. Quand il était petit, il allait se promener en compagnie de son père. Tous deux emportaient dans leurs poches des glands qu'ils plantaient dans la terre à l'aide de leur canne, en espérant qu'ils deviendraient de superbes chênes.Jean Giono est mort le 9 octobre 1970.


Chez Giono, la vocation de romancier ne découle pas d'une imprégnation culturelle familiale ou des études. Issu d'un milieu très modeste, il a quitté l'école à seize ans. L'idée qu'il se fait de la littérature et le désir d'écrire lui viennent d'un contact direct avec les grandes œuvres classiques, les seules qu'il ait moyens de se procurer par correspondance. De cette restriction et de cette orientation forcée, Giono se fait une chance.

De 1927 à 1937, Giono écrit une première série de romans qui se passent en Provence et racontent l'histoire d'hommes de la terre. Ni romans paysans, ni romans provençaux, ces œuvres lyriques traitent de la confrontation de l'homme et du monde naturel sous un double aspect : les sensations qu'il en reçoit et son interrogation sur sa situation en son sein.

Dès 1930, Giono avait commencé à écrire, parallèlement à sa première série de romans, des « témoignages » dans lesquels il donnai en exemple la vie des hommes de la terre. À partir de 1934, avec la menace résurgente d'une nouvelle guerre, il mêle aux écrits de cette veine une prédication pacifiste de plus en plus ardente : ses prises de position lui vaudront d'être emprisonné en 1939, puis de nouveau en 1944.

A partir de 1945 ; Giono se consacre de nouveau tout entier à son œuvre de fiction. Il entreprend presque simultanément deux nouvelles séries de romans, à deux rythmes différents. La première est composée d'œuvres de grande ampleur liées à l'Italie. À cinquante ans, le côté italien de son ascendance, à peine mentionné jusqu'alors, resurgit ainsi au premier plan de son imaginaire.

Dans la nuit du 8 au 9 octobre 1970, Giono meurt dans son sommeil, de la mort la plus paisible qu'on puisse imaginer.


Extrait de Giono, Le roman, un divertissement de roi, d'Henri Godard

Les livres de Jean Giono