Entretien

Publié le 02/07/2020

Rencontre avec Erik L'Homme

Découvrez le parcours et les conseils de Erik L’Homme
8 juin 2011

Où êtes-vous né ? Où vivez-vous maintenant ?
Je suis né à Grenoble, dans l'Isère, en Dauphiné, par le hasard d'une mutation paternelle. Non loin cependant de la Drôme du Sud, dite "provençale" pour émoustiller les Parisiens, où ma famille maternelle a toutes ses racines et où j'ai ma maison. Même si je suis beaucoup à Paris en ce moment, pour d'autres raisons (ah, l'amour !)… ;-) 

Quand avez-vous commencé à écrire ? Qu'est-ce qui vous a inspiré ?
J'ai toujours été un garçon rêveur, un dévoreur de livres, plus à l'aise dans l'imaginaire que dans le réel (je n'ai cependant jamais cherché à fuir la réalité!). C'est en classe de sixième, penché sur ma première rédaction, que j'ai eu une révélation. J'ai compris à cet instant précis que l'écriture serait mon truc à moi. Comme ma professeur de Français a eu l'excellente idée de me mettre la meilleure note de la classe, cette première reconnaissance a durablement conforté mon idée de devenir écrivain. C'est dans l'enfance que l'on retrouve ce qui fait l'adulte qu'on est devenu ! Par la suite, le torrent de la vie et d'autres rêves m'ont entraîné dans d'interminables études, de longs voyages et des galères incertaines, mais je n'ai jamais cessé d'écrire. Cette passion de jeunesse s'est renforcée au fil des années, elle est vite devenue un besoin dévorant. L'écriture permet de prendre un étonnant recul sur les choses et sur soi-même. En écrivant, je me suis écrit moi-même… 

Êtes-vous un écrivain «à plein temps» ?
Oui, j'ai la chance aujourd'hui de pouvoir vivre de mes romans. Combien de temps cela durera-t-il, je l'ignore. Mais j'en profite ! C'est une chance, un bonheur de tous les jours, j'en suis terriblement conscient. Pas d'autre métier, donc, même si avant d'être publié il m'a fallu, pour gagner ma croûte, jouer au bûcheron, au professeur et au journaliste. 

Quel conseil donneriez-vous à un écrivain débutant ?
En vrac : c'est l'histoire qui est importante, la façon dont on la raconte vient après. Donc, commencer par avoir une idée précise de ce que l'on veut écrire, ne pas se dire que l'on verra au fur et à mesure. Penser aussi au lecteur, et éviter les références trop personnelles qu'il ne comprendrait pas. Prendre le temps de faire le plan détaillé de son récit : le feu de l'écriture entraîne parfois loin et il est nécessaire d'avoir de solides repères pour ne pas se perdre. Toujours privilégier la simplicité. Bien caractériser et différencier ses personnages. Définir les lieux. Faire toujours attention à la cohérence et à la vraisemblance de ce que l'on écrit. Ne pas réécrire cent fois un passage, aller de l'avant (il est toujours temps de revenir en arrière après). À la fin, prendre le temps de vérifier orthographe et grammaire : à part les enseignants qui y sont bien obligés, personne ne lit jamais un texte bancal et truffé de fautes ! Enfin, ne jamais, jamais, jamais se décourager. 

Que représente pour vous la collection Folio Junior ?
Folio Junior, c'est d'abord un extraordinaire fonds de classiques. Quand on a la chance d'être publié dans cette impressionnante collection, c'est vrai, on se sent écrasé. Et puis on se prend à rêver de devenir à son tour un de ces "classiques" qui traversent le temps et procurent à des générations d'enfants le plaisir de lire ! 

 

Auteur associé