Entretien
Publié le 02/07/2020
Entretien avec Julien Neel
Julien Neel répond à nos questions sur Le Viander de Polpette
10 juin 2011
Comment est né ce projet ?
Un ami commun m’a présenté Olivier il y a plus de 15 ans. C’était la première fois que je rencontrais quelqu’un qui était aussi passionné de bande dessinée que moi. J’ai su que nous serions amis pour la vie quand, au bout de dix minutes de conversation, il évoquait avec émotion l’intérieur doublé d’hermine du manteau de Zorglub. Nous avions une culture en commun, celle de la bande dessinée franco-belge, qu’il a enrichie au fur et à mesure des années, en me faisant découvrir, par exemple, le manga et la tapenade. Car Olivier s’était mis à la cuisine, et à l’écriture. Il profitait de chacune de nos rencontres pour me faire lire la nouvelle histoire qu’il avait écrite tout en me gavant de la dernière terrine qu’il avait mise au point. J’ai finalement cédé un soir d’été, devant un grand plat de sardines grillées et les premières pages de ce qui allait devenir Le Viandier de Polpette.
Pourquoi une bande dessinée qui parle de cuisine et d’amitié ?
Je pense qu’il ne pouvait en être autrement.
Ce nouvel univers correspond-il à un changement de cap ?
Je n’ai jamais voulu travailler avec un scénariste. Je n’estimais pas assez mon dessin pour oser le mettre au service de quelqu’un d’autre. J’avais trop peur que cela sonne faux. C’est pour ça que j’ai commencé à écrire, d’ailleurs. Il me fallait trouver des histoires complètement en phase avec ce que j’étais pour oser les illustrer. Quand Olivier m’a présenté son scénario, l’envie de le mettre en images a complètement remis en question mes certitudes. Je DEVAIS illustrer cet album. Et puis, encore une fois, les sardines grillées étaient excellentes. Le succès de Lou ! vous situe aujourd’hui comme auteur jeunesse.
Quel public souhaitez-vous toucher avec cette histoire ?
En fait, même avec Lou !, je ne me suis pas posé la question de la « cible ». Je ne fais pas du marketing. Mais comme j’ai une culture de bande dessinée populaire et que c’est elle qui a illuminé mon enfance, j’essaie, le plus possible, d’être accessible dans la forme, de faire des livres qui puissent être lus par des gens qui ne lisent jamais de bande dessinée.