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Publié le 01/06/2017

Liseuses, liseurs : Ophélie est de retour !

La Passe-Miroir : La mémoire de Babel - Christelle Dabos

Le tome 3 de La Passe-Miroir, cette série grandiose et fascinante, sort tout juste de l’imprimerie. Avec ses lettres brillantes, sa couverture vert d’eau et sa traditionnelle (et renversante) gravure d’illustration, c’est un objet de collection que l’on caresse amoureusement… avant de s’y plonger, tout tremblant d’excitation.

N’ayez crainte, vous pouvez vous aventurer dans cet article en toute sérénité :

PAS DE SPOILER SUR NOS TERRES.

Nous savons combien cette saga suscite l’émotion (pour la bonne raison que nous-mêmes avons grignoté nos ongles, retenu notre respiration et espéré frénétiquement la réapparition de certains personnages dans ce tome 3, avant de le refermer en soupirant d’extase), aussi répondrons-nous à la question primordiale, celle qui n’attend pas :

Oui, c’est toujours aussi bien.

Ce tome 3 nous embarque dans un nouveau monde, pour deux raisons : d’une part, nous découvrons l’Arche de Babel (d’où sont originaires les automates de Lazarus), un agglomérat d’îles multiculturel et coloré qui fait tourner la tête. D’autre part… il s’est passé deux ans depuis le tome précédent. Eh oui, l’aventure s’ouvre sur la révélation d’une grosse ellipse temporelle. Alors, forcément, Ophélie a grandi, changé, et de nombreuses choses se sont mises en place pendant ce laps de temps. Le lecteur est aussitôt plongé dans un bain inconnu et excitant.

C’est formidable de voir Ophélie évoluer. On se rappelle avec étonnement la petite souris du début du tome 1, celle dont le filet de voix parvenait à peine à se faire entendre. Bien sûr, ses maladresses et timidités feront toujours partie d’elle, mais depuis ses aventures du Pôle, Ophélie prend en main sa destinée, et d’une poigne d’acier, s’il vous plaît. Elle en a assez de se faire malmener et manipuler de tous les côtés.

L’histoire est toujours aussi magistralement orchestrée. Christelle Dabos déploie son talent singulier pour glisser dans les recoins des scènes les plus anodines des informations cruciales au développement de l’intrigue. L’histoire sous-jacente à l’étrange petit monde brisé d’Ophélie, celle d’avant la Déchirure, avance de plusieurs pas de géant dans ce tome.

Bien qu’il se déroule presque exclusivement autour d’Ophélie, on réapprivoise des personnages que l’on pensait connaître sur le bout des doigts, en les découvrant dans de nouveaux rôles : Renard, Gaëlle, Archibald, Bérénilde, Farouk… et la très étonnante petite Victoire.

Enfin… qu’en est-il de la relation entre Thorn et Ophélie ? Ah, là là ! Quelle paire de handicapés du sentiment, ces deux-là ! C’est à la fois un délice et une torture de suivre leurs tourments. Heureusement, vous pouvez compter sur l’intelligence narrative et émotionnelle de notre conteuse, qui saura faire grandir l’amour indocile des deux héros. Et la fin… ? Ah, là là !…

Non, on ne dira rien de plus, on a dit qu’on ne spoilait pas. Mais tout de même… Ah, là là !

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