Entretien

Publié le 15/06/2020

Rencontre avec Victor Dixen

Victor Dixen, l’auteur de « Le Cas de Jack Spark » répond à nos questions !
7 juin 2011  

 Où avez-vous puisé vos idées pour «Le Cas Jack Spark» ?

Dans la nuit ! Ce livre a été entièrement écrit la nuit, de la première à la dernière ligne, et les rayons du soleil n’ont touché le manuscrit qu’au moment où je l’ai remis à l’éditeur. Fitzgerald a dit que la pire chose au monde était d’essayer de dormir et de ne pas y arriver. Alors j’ai arrêté d’essayer. J’ai laissé tomber les cachets, les somnifères, l’acupuncture ; à la place j’ai pris un stylo et une feuille !

 

Jack ressemble-t-il à l’adolescent que vous étiez ?

Je connais bien Jack, parce que je sais ce que c’est de se réveiller toutes les nuits dans le silence. Je comprends ses colères et ses frustrations, la difficulté qu’il a parfois à communiquer avec les autres. J’ai puisé dans mes souvenirs, dans cette adolescence qui me paraît encore si proche. On dit que c’est l’âge de tous les possibles. Je le crois. Parce que c’est l’âge où l’on est le plus lucide sur notre nature d’êtres mutants, irrémédiablement mutants. Mais attention, Jack Spark n’est pas Victor Dixen pour autant ! Il est bien plus mystérieux que moi.

 

Pourquoi écrire à la première personne, et pourquoi les onomatopées ?

Le temps de l’écriture, je suis devenu Jack. La construction de papier et de mots s’est transformée en expérience de chair et de sang, d’émotion et d’effroi. J’étais moi aussi à Redrock, tout aussi prisonnier que les autres pensionnaires ! Alors le récit s’est teinté d’urgence, ces onomatopées sont apparues d’elles-mêmes.

 

La nuit vous inspire-t-elle ?

La nuit, on ne peut ignorer l’univers, l’infinité des mondes, les milliers d’étoiles sont là pour nous le rappeler à chaque instant. Et puis, la nuit ne nous appartient pas comme le jour, à nous autres humains, même si nous essayons de la coloniser avec nos loupiotes prétentieuses. Elle reste largement sauvage. Et jusque dans notre âme : c’est la nuit
que nos rêves se réveillent…

 

Vous présentez les fées sous un visage assez inattendu !

Pour moi, Perrault constitue le turning point à partir duquel ces créatures deviennent des dames fréquentables dont on parle avec amusement dans les salons. Mais dès que l’on remonte quelques siècles plus tôt, on s’aperçoit que les Fées étaient aussi craintes que révérées. Si l’on tentait de les amadouer avec des offrandes et des amulettes, ce n’était pas tant pour obtenir leurs bonnes grâces que pour les dissuader de dérober les enfants et de pourrir les récoltes ! Alors, en fin de compte (j’ai failli écrire : en fin de conte !), je n’ai rien inventé. J’ai juste essayé de rappeler aux lecteurs quelles créatures fascinantes et dangereuses étaient vraiment les Fées.

 

Un conseil pour les écrivains en herbe ?

Lisez et vivez ! Lisez votre vie comme un livre, déchiffrez les signes que l’univers vous envoie et devinez la trame derrière le hasard. Vivez vos lectures comme si c’était vous entre les pages, comme si les mots étaient des choses plus vraies que les choses. Le reste coulera de source.

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