Rencontre avec Susie Morgenstein

Où êtes-vous née ?
Je suis née de l'autre côté de l'océan Atlantique, dans la ville la plus moche des États-Unis, Newark (Philip Roth et Paul Auster y sont nés aussi !). Rien ne m'a préparée à être un écrivain français. Je ne savais même pas que la France existait. Je n'ai jamais appris le français. C'est l'extraordinaire destin d'une américaine moyenne du New Jersey. 

Où vivez-vous maintenant ?
J'ai eu la chance de tomber amoureuse d'un Niçois! Je vis à Nice depuis bientôt quarante ans. Le soleil est éblouissant, la mer étincelante, la politique désespérante. 

Quand avez-vous commencé à écrire ?
À six ans. J'ai toujours adoré écrire, mais en anglais! Professionnellement, à vingt-sept ans, après une thèse en littérature comparée à l'université de Nice. J'en avais marre de la critique littéraire. 

Qu'est-ce qui vous a inspirée ?
La maternité, la plus grande aventure de ma vie! Observer de si près mes propres enfants m'a donné beaucoup d'idées. Maintenant, ce sont mes petits-enfants. 

Êtes-vous un écrivain «à plein temps» ?
Nouvellement retraitée de l'université, je suis plus ou moins écrivain à plein temps, sauf que cette année, je suis comédienne. Je joue mon livre "Confessions d'une grosse patate". 

Quel conseil donneriez-vous à un écrivain débutant?
D'écrire ! Quoi d'autre ? D'écrire avec tout son cœur, sans penser au produit (laissons ça aux éditeurs ?). D'écrire avec démesure et urgence. C'est quand écrire est une priorité absolue que l'on est écrivain.