Patrice Favaro et l'écriture

« Si un métier, c'est gagner sa vie, écrivain ce n'est pas vraiment mon métier car vous savez qu'on ne gagne pas énormément en écrivant des livres (pas comme à la télévision !). Cependant, c'est vrai que c'est quand même un métier dans le sens où il faut avoir des outils, une certaine technique pour l'exercer. Mes outils, ce sont des carnets de notes, des photographies. C'est aussi de travailler toujours la forme, le style. Et puis, c'est le fait de lire les autres pour savoir comment ils font, comment ils s'y prennent… On ne choisit pas d'écrire, ce n'est pas quelque chose que l'on décide; c'est en toi et ça devient une nécessité. Quand j'étais petit, j'aimais beaucoup lire et donc très vite est venue l'envie d'écrire. Pourtant, je viens d'une famille où on écrivait peu : j'avais deux grands-parents analphabètes. De plus, petit, j'avais des difficultés à l'école, notamment en orthographe car je viens d'une famille italienne. Il m'a fallu du temps pour écrire des romans car j'avais peur; c'est pourquoi j'ai commencé par des pièces de théâtre. J'ai mis quarante ans avant d'écrire des romans mais je n'ai pas perdu mon temps pour autant et j'ai pratiqué d'autres activités artistiques : du théâtre, de la musique… Écrire prend du temps et il est nécessaire de laisser passer du temps pour prendre du recul. J'ai besoin de relire plusieurs fois un manuscrit pour l'améliorer. Souvent, je réalise cinq ou six versions avant de le donner à l'éditeur »

Propos recueillis sur Inter CDI.