Entretien

Publié le 07/07/2020

Isabelle Pandazopoulos nous parle de "Double Faute"

Isabelle Pandazopoulos répond à nos questions sur Doube Faute
8 décembre 2016

Aïcha, Louise, Ulysse, Ludovic… Avez-vous un attachement plus particulier pour l'un des personnages que vous avez inventés ?
C’est une question difficile… Je les aime tous, forcément, j’aime cette liberté qu’ils défendent chacun à leur manière, chacun dans leur histoire. J’aime leur mauvais caractère, leurs fragilités, leur obstination et j’aime même le fait de ne pas être toujours d’accord avec eux.
Dans Double faute, c’est un peu particulier. Parce que quand je pense à Ulysse, je pense nécessairement aussi à Ludovic. Dans cette histoire, l’un ne va pas sans l’autre. C’est quand même toujours une drôle d’histoire, celle qu’on a avec ses frères et sœurs, faite de complicités uniques et de rivalités farouches. Alors peut-être que la compétition qui existe naturellement entre deux frères, c’est à la fois merveilleux, parce que c’est une formidable manière de grandir en se défiant l’un l’autre, mais qu’en même temps, cela peut devenir un jeu dangereux où on peut perdre son propre désir…
Et pour répondre plus directement à votre question, j’adorerais être aussi insolente et fantasque que la Madeleine Lunas d’Espeuilles, de Double faute !!

Comment vous est venue l'idée d'écrire sur les coulisses de la compétition sportive ? Et plus généralement, comment l'idée d'une nouvelle histoire vous vient-elle?
Je ne sais pas…
Ça vient en général quand je suis sur la fin de l’écriture d’un roman… Sans doute parce que, inconsciemment, j’ai peur du vide que laisse le temps d’après, quand mes personnages appartiennent à d’autres et que j’ai besoin de maintenir vivant mon « théâtre intérieur ».  Ça m’attrape dans le métro, ou sous la douche… Ça repart et puis soudain, à nouveau, c’est là qui insiste…
Ce sont des moments délicieux…
L’idée de compétition est une idée qui me plaît. Parce qu’elle est double, ambivalente.
À la fois stimulante, motivante et même exaltante  – on aime tous gagner et on rêve tous d’être les plus forts – et dangereuse parce qu’elle peut engendrer le pire de nous-mêmes, écraser, nier, mettre de côté tous ceux qui n’ont pas envie ou qui n’ont pas les moyens d’entrer dans la compétition.

Quelle lectrice êtes-vous, quels sont par exemple vos auteurs/œuvres préféré(e)s ?
Je suis une lectrice passionnée, boulimique par moments, éclectique toujours : romans anciens et contemporains, d’ici et d’ailleurs, poésie un peu, romans pour la jeunesse, psychanalyse, théâtre, nouvelles… etc…
Le seul critère, c’est la nécessité de voir une pensée à l’œuvre, une écriture sensible.
C’est le seul domaine au monde où je me fous complètement, radicalement, absolument de ce que les autres peuvent penser de moi. La lecture me procure un plaisir intense, unique, et radical. Je lis beaucoup donc, tous les jours et même la nuit et j’aime avoir plusieurs livres en cours de lecture…

Quel conseil donneriez-vous à de jeunes écrivains ?
Lire et écrire…
Je crois que si on décide de se lancer dans l’écriture, c’est qu’on a, d’une manière ou d’une autre, ressenti ce plaisir singulier qu’il y a à entrer dans un univers de quelqu’un d’autre, de pouvoir s’en approcher, de façon à la fois très intime et en même temps très secrète, à distance.
Alors pour écrire, c’est assez simple… Il faut écrire… !! Et encore écrire… se relire… retravailler….
J’ai fait du violon quand j’étais petite. C’est un instrument qui exige qu’on construise sa note. Pour qu’elle soit juste et qu’elle sonne grâce à son archet. C’est très ingrat. Il faut à la fois travailler des heures, être d’une grande rigueur et en même temps chercher la liberté du geste, un « lâcher prise » , une forme de sensualité. C’est ce même équilibre qu’il y a à mettre au travail, je crois, dans l’écriture.

À l'instar de vos derniers romans, votre prochain livre traitera-t-il aussi d'un sujet tabou ?
Non ! Je crois que ce sera très différent.  Et en même temps, j’aime tellement écrire sur des sujets qui font débattre…

J’espère que vous en saurez plus très bientôt !!

 

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