Entretien

Publié le 02/07/2020

Entretien avec Olivier Milhaud

Olivier Milhaud répond à nos questions sur Le Viander de Polpette
10 juin 2011

Que signifie exactement le titre du livre ?
 « Viandier » est un terme médiéval qui signifie «livre de recettes», le plus connu et le plus vieux manuscrit de cuisine étant Le Viandier de Taillevent. Le mot « viande » est utilisé au sens latin de vivenda, qui désigne les aliments. Ce titre a d’ailleurs un double sens puisque polpette signifie en italien « boulette ». J’aime l’idée que les lecteurs puissent être intrigués par ce titre et qu’ils se représentent une boucherie au sens meurtrier du terme, ou un récit d’heroic fantasy, même s’il s’agit, comme le définit bien Julien, d’une sweet fantasy.

Pourquoi une bande dessinée qui parle de cuisine ?
Cette bande dessinée ne parle pas que de cuisine. Certes, la cuisine et les recettes sont importantes, mais je ne voulais pas que ce soit un gimmick. Le but est de donner faim au lecteur. Je souhaitais surtout écrire une histoire qui ne soit pas un récit d’aventures traditionnel. Ce premier tome nous permet de faire la connaissance des habitants du Coq Vert. On doit se sentir bien avec eux, avoir envie de vivre en leur compagnie.

Les recettes qui sont présentées dans le livre sont-elles les vôtres ?
Oui et non. Ce sont d’abord des recettes classiques. Je ne voulais pas proposer des recettes alambiquées. Je cuisine, c’est une de mes passions, mais je suis un cuisinier du dimanche. J’ai été inspiré par des voyages, des lectures ou encore des émissions de télévision. Par exemple, les oeufs aux foies de volaille viennent de l’excellent Jean-François Piège, le prego est un sandwich très connu au Portugal. Quant au fabada, c’est un cassoulet espagnol que j’ai découvert dans un vieux bodegón de Buenos Aires. J’ai été agréablement surpris de découvrir que Christian Constant, autre très grand chef, sert sa côte de boeuf accompagnée d’un gratin de macaronis, et qu’il fait cuire ses pâtes exactement comme le faisait ma mamie. Cela démontre qu’il existe une universalité des préparations de base et de ce qui est considéré comme bon. En fait, les moments gastronomiques de cette bande dessinée sont plutôt la transmission d’un savoir-faire, que tout un chacun peut réaliser avec un minimum de générosité.

 

 

 

 

Le livre

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