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Publié le 10/10/2016

Harry Potter : la 8e histoire, dix-neuf ans plus tard

Faire le voyage vers la huitième histoire de la saga Harry Potter n’est plus un rêve ! C’est possible et c’est… une pièce de théâtre ! Article de Raphaële Botte, pour la revue PAGE des libraires.

 

 

Les quelques mots du titre de cette pièce de théâtre sont déjà une promesse… Harry Potter et l’Enfant Maudit. Voilà dix-neuf ans que le premier tome de cette saga est sorti en Grande-Bretagne (Harry Potter à l’école des sorciers, en 1997) et neuf ans que le dernier tome a mis un point final à cette aventure. Si bien des mystères ont été résolus, des questionnements demeurent. Depuis le dénouement, un grand nombre de fans du sorcier et de son univers trépignent… Ils en veulent davantage ! Le monde développé par J.K. Rowling est tellement vaste que de nombreuses ramifications sont effectivement possibles et le point de départ de cette pièce en est la preuve.

 

Jenny, Harry et Albus Potter

© Harry Potter Theatrical Productions Ltd

 

Depuis que l’annonce de ce projet a été faite, les rumeurs sont allées bon train et les internautes ont été nombreux à d’abord croire que le scénario se concentrerait sur l’enfance de Harry chez les Dursley. Et bien, non ! Les lecteurs ont appris en octobre 2015 que l’histoire se situerait dix-neuf ans après… Retour en arrière. Le lecteur du septième tome (Harry Potter et les Reliques de la mort) était venu à bout de milliers de pages et l’ultime combat contre Voldemort avait laissé le trio de Harry, Hermione et Ron vainqueur. Ce tome s’achevait avec un épilogue apaisé, intitulé “dix-neuf ans plus tard”. En guise de conclusion, le lecteur a fait connaissance avec un Harry Potter adulte, désormais employé au Ministère de la magie, et père de famille. La dernière scène a comme décor le désormais célèbre quai 9¾ au moment du départ des fils de Harry et Ginny pour Poudlard. James, l’aîné, est déjà élève et Albus, le cadet, s’apprête à rejoindre le prestigieux établissement pour la première fois. Mais l’enfant est envahi par une terrible inquiétude : il redoute de faire partie de la maison Serpentard. Son père tente de le rassurer et la fin devait laisser un sentiment de tranquillité. « Il y avait dix-neuf ans que la cicatrice de Harry avait cessé de lui faire mal. Tout était bien », précisait cette phrase finale. Le documentaire A Year in the life of J.K. Rowling du réalisateur James Runcie est justement consacré à la dernière année d’écriture de la romancière. On la découvre dans sa cuisine en train de dessiner un arbre généalogique très complet des descendants de ses héros. Entre deux fous rires et un regard malicieux, elle se reprend immédiatement : non, il n’y aura pas de suite ! « Mais je ne peux simplement pas m’empêcher de laisser mon imagination travailler » lance-t-elle alors pour se justifier avant d’ajouter « je sais, cela fait beaucoup de détails pour quelqu’un qui ne compte pas continuer ! » Pourquoi ce changement aujourd’hui avec cette huitième histoire ? « Je pensais que cela allait diminuer avec le temps mais, chaque semaine, je reçois encore un nombre incalculable de propositions de scénarios, d’idées, de suggestions, de dessins… Cela n’arrête pas. »
Alors voilà… Une suite arrive et Harry Potter et l’Enfant Maudit revient sur l’histoire d’Albus, sur la difficulté de cet enfant à vivre avec un héritage qu’il n’a jamais voulu. Comment ? Sous forme de pièce de théâtre.

 

Le magnifique Palace Théâtre à Londres, où se joue la pièce en deux parties.

© Harry Potter Theatrical Productions Ltd

 

Rendez-vous du côté de l’avenue Shaftesbury, à Londres. Le Palace, un des plus prestigieux théâtres de Londres, qui a accueilli par le passé des productions telles que La Mélodie du bonheur ou Les Misérables, est “relooké” aux couleurs de la pièce. Imaginez l’engouement : la pièce de J.K. Rowling, Jack Thorne et John Tiffany affiche complet jusqu’à l’été 2017 ! Le week-end du 31 juillet, date emblématique de l’anniversaire de l’auteur et de son héros, les premiers spectateurs ont enfin découvert LE spectacle !… Une personne de la production a parfaitement trouvé comment décrire l’ambiance de ce moment. Elle a déclaré à The Telegraph : « Imaginez ce que serait la première projection d’un épisode de Star Wars dans un seul cinéma, dans une seule ville. » Et c’est vrai ! Les fans sont plongés dans une attente frénétique et les journalistes sont unanimes… Le célèbre et sévère critique de théâtre Dominic Cavendish confie dans The Telegraph : « De toute ma carrière, je n’ai jamais rien vu de comparable », ajoutant « c’est une vraie réussite. Ça vous captive, ça vous bouleverse, ça vous enchante. » Éblouissant, passionnant, magique, époustouflant sont d’ailleurs les adjectifs qui reviennent le plus dans la presse au lendemain des premières représentations. La pièce est en deux parties et au total le spectacle dure cinq heures. Aux dires des chanceux qui ont vu la pièce, on ne voit pas le temps passer, tant la magie opère : « c’est du vrai Harry Potter, mais c’est aussi et surtout quelque chose de complètement complètement nouveau. Ça se passe en vrai, devant vous, et c’est mille fois mieux que n’importe quel film. » (The Times). Pas question de dévoiler une once de ces surprises, mais retenez que trappes, passe-passe, retours dans le passé, mélimélo de souvenirs et rebondissement sont à la hauteur de la saga. Dans Theatre et Dance, la journaliste Sarah Hemming, salue « la décoration et la mise en scène fluide de Tiffany, liées par des motifs récurrents – valises, horloges, lits – qui soulignent l’importance du temps et des voyages ». Au total, quarante-deux comédiens font partie du casting. Jamie Parker incarne Harry Potter adulte, tandis que Paul Thornley et Noma Dumezweni sont Ron et Hermione.
Le livre, qui reprend l’intégralité des deux parties du spectacle, a été mis en vente en Grande-Bretagne le lendemain de la première à minuit. L’événement a donné lieu à des fêtes et des queue parties en librairies, rappelant la ferveur des fans lors de la parution du septième tome. L’arrivée française approche et la même impatience se fait sentir… Peut-être davantage encore, d’ailleurs, car ici point de scène : les lecteurs sont suspendus aux pages de ces dialogues inédits. Verdict dans la nuit du 13 au 14 octobre à minuit et une minute ! En tous les cas, un nouveau miracle est en train de se jouer : après avoir amené les enfants à la lecture, J. K. Rowling leur fait découvrir la puissance de l’art dramatique et du théâtre !

 

 

QUI SONT LES CO-AUTEURS DE J.K. ROWLING ?

  • J.K. Rowling a écrit cette pièce de théâtre avec deux autres auteurs : Jack Thorne et John Tiffany.
  • Jack Thorne est un dramaturge et scénariste, qui a travaillé pour le théâtre, le cinéma, la télévision et la radio. Parmi ses œuvres théâtrales, on compte, entre autres, Hope et Morse. Au cinéma, on lui doit War Book et Scouting Book for Boys, et à la télévision, le téléfilm Don’t Take my Baby (récompensé par un BAFTA), et les séries The Fades et This is England. Il adapte actuellement la trilogie À la croisée des mondes de Philip Pullman pour la BBC.
  • John Tiffany a reçu de nombreuses récompenses pour ses mises en scène, aussi bien à Londres qu’à Broadway. On compte à son actif la comédie musicale Once, la Ménagerie de verre, Macbeth, les Bacchantes, Morse et Black Watch. Il a été directeur adjoint du Théâtre National d’Écosse de 2005 à 2012.