Chronique

Publié le 14/02/2019

Tom Pollock vous présente « Le Théorème des labyrinthes »

Le théorème des labytrinthes - Tom Pollock

Chère lectrice, cher lecteur,

Vous est-il jamais arrivé de perdre le contrôle de vous-même ? Je veux dire perdre vraiment le contrôle. Avez-vous jamais eu l’impression d’être devenu un passager de votre propre corps, à la merci d’un flot de pensées impossible à endiguer ?

Moi, cela m’est arrivé tant de fois que je ne saurais les compter. Il y a neuf ans, un diagnostic a établi que je souffrais de boulimie et, comme pour beaucoup d’autres gens, mes désordres alimentaires accompagnent toute une armée d’autres dysfonctionnements mentaux. J’ai des pensées obsessionnelles, je suis sujet à des crises de panique et je ne suis pas le seul. On estime que dans mon pays, au Royaume-Unis, une personne sur quatre environ subit les effets d’une maladie mentale.

Les gens n’arrêtent pas de nous jeter à la figure des statistiques de ce genre, et je comprends bien pourquoi (la preuve, je viens de le faire !), mais aussi utiles qu’elles puissent paraître, elles sont réductrices. Elles effacent les numéros de série des existences qu’elles décrivent, masquant toutes les marques distinctives : la musique que nous écoutons, les blagues qui nous font rire, les livres que nous lisons, les gens que nous aimons.

C’est là que Peter Blankman entre en scène. J’ai voulu raconter l’histoire d’un garçon qui est aussi malade que moi, qui ressent les mêmes peurs, dans toute leur étendue, un garçon capable à la fois de raconter des blagues stupides et de développer des talents extraordinaires, de tomber amoureux et de tout gâcher, de résoudre des mystères et de se débattre dans de sombres secrets de famille qui menacent de faire chavirer son monde.

Un garçon qui n’est pas – quelle que soit l’impression qu’il peut ressentir – seul.

Tom Pollock

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