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Publié le 03/06/2022

Quatre questions à Jean-Philippe Arrou-Vignod

À l'occasion de la parution des Recettes du chef, Jean-Philippe Arrou-Vignod répond à nos questions sur son rapport à l'écriture.

Vingt ans après la parution de L’Omelette au sucre, Jean B. et sa joyeuse famille vous inspirent de nouvelles aventures. Sont-ils pour vous un sujet intarissable ?
Quand j’ai écrit L’Omelette au sucre, il y a plus de vingt ans, jamais je n’aurais pu imaginer que ma drôle de famille m’inspirerait huit livres. L’enfance est un fonds inépuisable. Qui peut dire si ces nouvelles histoires des Jean-Quelque- Chose seront les dernières ?

Écrire, ça s’apprend ou c’est une question de talent ?
Écrire s’apprend, bien sûr, comme on apprend à dessiner ou à jouer du violon. Il faut lire beaucoup, d’abord. C’est la première école, qui aide à se familiariser avec la matière romanesque, comme écouter de la musique forme l’oreille et la sensibilité. Il faut beaucoup écrire, ensuite. Mais cela ne suffit pas. Un roman est composé d’une multitude d’éléments qui requièrent une technique particulière. Pas facile de les mettre en œuvre si l’on n’en connaît pas les rudiments. C’est pourquoi je crois beaucoup aux conseils d’écrivains, aux ateliers ou aux cours d’écriture créative : ils aident à ne pas violoner interminablement dans sa chambre dans l’attente de la note juste.

Que diriez-vous à un enfant qui a envie d’écrire mais qui n’ose pas ?
Il faut une bonne dose de culot pour se lancer dans l’écriture. Souvent, l’on n’ose pas pour de mauvaises raisons : peur des  fautes d’orthographe, de ne pas avoir assez de vocabulaire, de manquer d’imagination… Mon conseil ? Rêve à une histoire que tu aimerais lire et écris-la dans un cahier secret, juste pour toi.

Pour vous, raconter, c’est d’abord… ?
M’aventurer dans un espace que je peux inventer en toute liberté. Les histoires, en même temps qu’elles représentent le monde, nous libèrent des contraintes de la vie ordinaire. Elles sont, pour l’écrivain et pour le lecteur, un cocon dans lequel il fait bon se réfugier. On y retrouve des personnages amis, les sentiments y sont plus entiers, les événements plus exaltants et les fins souvent heureuses

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