Chronique

Publié le 20/08/2015

En tête à tête avec Victor Dixen

Animale, La prophétie de la Reine des neiges

À l’occasion de la sortie de La Prophétie de la Reine des neiges, le deuxième tome de la série Animale, Victor Dixen se prête aux jeux des questions-réponses avec ses fans.

QUESTIONS SUR LA SAGA ANIMALE
VICTOR DIXEN – Avez-vous un personnage préféré dans votre saga ? Un personnage auquel vous vous seriez tout particulièrement attaché ?
Comme de nombreux auteurs, je considère un peu mes personnages comme mes enfants, aussi m’est-il difficile de choisir l’un d’eux. Je crois aussi que ceux qui apparaissent les plus mauvais de prime abord peuvent receler une bonté insoupçonnée, et inversement que les plus lumineux ont souvent une part d’ombre cachée. J’avoue cependant une tendresse particulière pour Blonde, que j’ai vu grandir et évoluer depuis les ténèbres du couvent où elle était censée passer toute sa vie, jusqu’aux grands horizons ouverts de la liberté. Que de chemin parcouru ! Sa droiture m’inspire et son courage m’impressionne. Elle embrasse l’existence en dépit de sa différence, et écrit sa propre histoire.
 
V.D – Est-ce qu’Animale est le genre de livre que vous auriez lu quand vous étiez adolescent ?
Oui, je le crois. Adolescent, je lisais beaucoup de fantasy et beaucoup d’ouvrages historiques. Mais je n’ai pas souvenir d’avoir rencontré des histoires qui mêlaient les deux. C’est ce que j’ai essayé de faire, de manière si inextricable qu’en refermant le livre le lecteur se dise : et si Boucle d’or avait réellement existé ?
 
QUESTIONS SUR LA PROPHÉTIE DE LA REINE DES NEIGES, LE TOME 2  D’ANIMALE
V.D – Comment vous est venue l’idée de cette histoire ?

L’enquête menée au fil du premier tome d’Animale sur les traces du personnage de Boucle d’or m’a ensuite donné envie d’en mener une autre, et de m’attaquer à l’un des contes qui me fascine le plus depuis l’enfance : La Reine des neiges. Étant moitié danois par mon père, j’ai baigné dans les contes d’Andersen, et celui-ci en particulier m’a toujours impressionné. Sans doute parce que je ne parvenais pasà cerner le visage de cette reine mystérieuse et terrible, à la fois allégorique et réelle, belle et monstrueuse. Après Boucle d’Or, j’ai décidé de me lancer à sa recherche, pour découvrir, enfin, après toutes ces années, son visage…
 
V.D – Le choix de situer l’intrigue à l’époque napoléonienne a-t-il été évident dès le début ? Pourquoi avoir choisi cette époque en particulier ?
Le choix des années 1830 pour situer Animale m’a été directement dicté par l’enquête que j’ai menée pour le tome 1, sur les traces du conte de Boucle d’Or et les Trois Ours. Je me suis rendu compte que l’histoire de Boucle d’Or avait été couchée sur le papier pour la première fois à cette époque, par l’écrivain britannique Robert Southey.
J’ai plongé corps et âme dans cette époque encore hantée par le spectre des guerres napoléonienne, ça m’a donné la possibilité jubilatoire d’écrire un roman en partie épistolaire et de puiser dans les codes du roman gothique, qui a culminé à cette époque et que j’aime tant.
 
V.D – Avez-vous fait beaucoup de recherches pour garder une bonne cohérence entre le conte et la réalité historique ?
Entre l’idée d’un livre et l’écriture de la première phrase, je passe en moyenne par un an de travail préparatoire consistant en recherches documentaires et construction dramatique. Pour Animale en particulier, j’ai redoublé de vigilance pour m’assurer que la dimension historique était parfaitement respectée : j’ai passé beaucoup de temps dans les livres d’histoire et les archives .
 
V.D – Le choix d’alterner les points de vue s’est-il imposé dès le début ?
Oui, car c’est le genre épistolaire qui veut cela. L’alternance de points de vue m’a aussi permis de faire se rapprocher progressivement Blonde et Hans Christian Andersen, la fiction et le réel, jusqu’à ce qu’ils se rencontrent dans le cabinet de monsieur Gerfaut.
 
V.D – Comment vous est venue l’idée de raconter l’histoire de Blonde à travers des lettres dans ce deuxième tome ? Pourquoi avoir changé le mode de narration d’un tome à l’autre ?
En réalité, l’aspect épistolaire apparaît déjà dans le tome 1, à travers le message de Gabrielle de Brances enfermé dans une bouteille, telle une lettre envoyée à un destinataire inconnu. J’ai décidé d’étendre ce procédé sur toute la longueur du tome 2, pour deux raisons. D’abord parce que le roman épistolaire est un genre qu’on a beaucoup pratiqué au XIXème siècle, et que j’ai pris énormément de plaisir à reproduire ; ensuite et surtout, parce que j’avais très envie de faire entrer en contact mon héroïne avec l’un de mes écrivains favoris : il m’a semblé évident de le faire par le biais des mots écrits, par la magie de la littérature !
 
V.D – Sur quel conte le tome 3 d’Animale sera-t-il basé ?
Pour le moment, Blonde s’en est allée sans laisser d’adresse. Elle continue de vivre une fois la dernière page tournée, une fois La Prophétie de la Reine des neiges refermée.

Nos chemins se croiseront-ils à nouveau ?
Je l’espère de tout cœur !

 

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