Entretien

Publié le 29/06/2020

Rencontre avec Roald Dahl

Des extraits d’entretiens pour en apprendre plus au sujet de Roald Dahl
8 juin 2011

«Je n’ai jamais pensé écrire. La pire chose pour un étudiant, aujourd’hui, est de se dire: je serai écrivain. Vouloir être écrivain est stupide. Cela ne s’apprend pas. Il faut beaucoup, beaucoup de doigté.»


Cette difficulté du métier d’écrivain, Roald Dahl l’évoque dans Moi, Boy : «La vie d’un écrivain est vraiment infernale, comparée à celle d’un homme d’affaires. L’écrivain doit se forcer à travailler. Il doit s’imposer son propre horaire et, s’il ne va pas de la journée s’asseoir derrière son bureau, personne n’est là pour le lui reprocher. Si c’est un romancier, il vit dans la peur. Chaque journée nouvelle exige des idées nouvelles et il n’est jamais sûr de les trouver au rendez-vous. Il faut être fou pour devenir écrivain. Celui qui choisit cette profession n’a qu’une seule compensation: une absolue liberté. Il n’a pour seul maître que son âme, et c’est là pour lui, j’en suis sûr, un motif déterminant.»


Pour se forcer à travailler, Roald Dahl avait pris l’habitude d’écrire dans la vieille remise du fond du jardin de Gipsy House. Il posait une vieille planche de bois sur ses genoux après s’être assis dans un fauteuil à oreillettes défoncées. Cela l’empêchait de bouger, affirmait-il. Personne n’avait le droit d’y faire le ménage et l’unique fenêtre était recouverte d’un morceau de plastique jauni, bloquant entièrement la vue du jardin. Il semblait avoir ainsi trouvé la recette pour empêcher son esprit de vagabonder.


«Pour écrire à l’intention des enfants, il faut avoir préservé deux caractéristiques fondamentales de ses huit ans: la curiosité et l’imagination. Personne ne se rappelle ce que c’est d’avoir six, sept ou huit ans. Vous pensez vous en souvenir, mais vous ne vous en souvenez pas le moins du monde! Les adultes sont toujours en train de vous empêcher de faire ce dont vous avez envie. Ne pisse pas par terre! Assieds-toi! Mange proprement! Coiffe-toi! Sois poli! Moi, je m’en souviens, j’ai cette chance. Et j’écris de ce point de vue-là. Alors l’enfant se dit: mais bon sang, il dit ce que je ressens!»
Roald Dahl était de plus conscient d’avoir été investi d’une véritable mission en faveur de la lecture. 


«J’essaie d’écrire des histoires qui les saisissent à la gorge, des histoires qu’on ne peut pas lâcher, c’est ma passion. Car si un enfant apprend très jeune à aimer les livres, il a un immense avantage dans la vie. Ce que je raconte dans mes livres n’a aucune importance et ne sert strictement à rien. Mais si, après avoir lu une de mes histoires, l’enfant dit : “Quel livre génial, j’adore les livres”, alors j’ai gagné!»
À ceux qui lui disaient que son univers était cruel, les enfants, brimés, il répondait : «Nous vivons dans un monde cruel. Les enfants doivent lutter pour parvenir à leurs fins. Les tantes écrabouillées sont une fantastique compensation».
Extraits de différentes citations de Roald Dahl

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