Chronique

Publié le 12/09/2019

Une virée sombre et haletante !

Ceux qui ne peuvent pas mourir - Karine Martins

Installez-vous bien confortablement, vous êtes sur le point d’embarquer pour une virée sombre et haletante aux côtés de l’enquêteur Gabriel Voltz ! Et, attention, on préfère vous prévenir : il ne s’agit pas d’un enquêteur ordinaire. Doté d’une force surhumaine et d’une immortalité inexpliquée qu’il traîne comme un fardeau, Gabriel Voltz est spécialisé dans la traque aux Égarés : vampires, lycanthropes et autres inquiétantes créatures occultes dont l’existence ne doit surtout pas s’ébruiter … Bref, une activité qui, vous l’aurez compris, n’est pas de tout repos.

« Nul ne devait connaître l’existence de Voltz ou celle de la Confrérie, et encore moins leurs activités. Lui était une aberration de la nature et l’Ordre était censé être dissous depuis le début du siècle ; hors de question que leurs existences soient révélées au grand jour. »

À la solde du Comte qui dirige l’Ordre de la Sainte-Vehme, une confrérie aux méthodes peu orthodoxes que l’enquêteur est loin de porter dans son cœur, le charismatique et provocateur Gabriel a l’habitude de travailler en solitaire. Ou plutôt, il avait l’habitude de travailler en solitaire avant de prendre sous son aile Rose, une adolescente un peu trop curieuse, à l’instinct bien aiguisé et au tempérament de feu, dont la famille a été décimée par un Égaré quelques mois plus tôt. Mais au sein de l’Ordre, la discrétion constitue une règle d’or à laquelle chacun doit se plier et Gabriel sait quel sort serait réservé à Rose si l’existence de ce témoin têtu était révélée au grand jour …

« Moi aussi, je suis une hérésie. J’ai été témoin de leurs méthodes et, crois-moi, il vaut mieux être leur allié que leur cible. »

Missionné pour élucider une obscure affaire de meurtres, Gabriel Voltz n’a pas d’autres choix que d’emmener Rose avec lui. Grimée en valet, la jeune fille fouineuse et indisciplinée a bien du mal à garder sa langue dans sa poche et ne manque pas de s’attirer des ennuis : en quête d’indices susceptibles de l’aider à remonter la piste de la bête qui fait trembler de peur les habitants du domaine de Porte-Vent, Gabriel doit parfois écourter ses interrogatoires pour tirer du pétrin sa protégée. Difficile de travailler dans de telles conditions !

« — Tâche de rester en vie et de ne pas t’attirer de problèmes pendant ne serait-ce que vingt-quatre heures … »

L’affaire prend rapidement un tournant périlleux que le désinvolte Gabriel Voltz n’avait pas anticipé. Parmi les villageois, tour à tour méfiants et suspicieux, seul le prêtre Grégoire accepte de coopérer. Mais bien vite, la bête sévit de nouveau. Le temps presse et l’ombre de l’Ordre de la Sainte-Vehme pèse sur le village : si Gabriel ne trouve pas rapidement le coupable, il se pourrait bien qu’il s’attire la colère de ses employeurs…

« – J’ignore ce qu’il y a de plus terrible : ne pas pouvoir mourir ou la solitude qu’impose l’immortalité. »

Impossible de ne pas se laisser prendre, à notre tour, au jeu de l’enquête : comme Gabriel, on se surprend à essayer de résoudre cette mystérieuse affaire, qui au fil de chaque chapitre va de rebondissement en rebondissement. Entre faux semblants et secrets bien gardés, on réalise bien vite que chaque personnage réserve son lot de surprises …

« D’habitude, il n’entraînait jamais des mortels dans ses enquêtes… Et voilà qu’il avait sur les bras une adolescente de seize ans qui refusait de le quitter, un curé qui en savait beaucoup trop, une guérisseuse dont le charme troublant semblait cacher bien des secrets… »

Avec talent, Karine Martins, l’autrice de Ceux qui ne peuvent pas mourir, exploite et revisite à travers un duo aussi atypique qu’attachant une palette de créatures, de superstitions et de mythes qui ont bercé notre enfance, tout en les rendant plus vrais que nature. Croyez-nous, vous aurez du mal à lâcher ce roman : c’est un récit au rythme haletant qui vous attend. Et si ce premier tome nous livre bien des réponses, il ouvre aussi la porte à de nouvelles interrogations. On ne va pas tout vous dévoiler, mais une chose est sûre : Ceux qui ne peuvent pas mourir, c’est l’un de ces romans, vous savez, ceux dont on tourne la dernière page, avec une seule et unique envie : se plonger dans la lecture du tome suivant !

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