Conseils de lecture

La peur du noir et les cauchemars (dès 2 ans)

Pour apprivoiser la peur du noir et faire de beaux rêves, rien de tel que les histoires de cauchemars dans les placards, ou de grosses bêtes cachées sous le lit…

La peur du noir et les cauchemars (dès 2 ans)

Des livres qui apprivoisent la peur

Tout comme les loups, sorcières et ogres des contes traditionnels, les redoutables créatures mises en scène dans les albums contemporains ont une fonction très utile : rassurer les enfants ! Paradoxalement, ces histoires canalisent leurs craintes. Elles leur donnent l’occasion de « jouer » avec leurs peurs, de les partager avec les héros et d’en triompher, tout comme eux. Une excellente manière de dédramatiser leurs cauchemars et de les aider à dominer leurs frayeurs nocturnes.

Avoir peur du noir, c'est normal

Comment se fait-il qu’un enfant, qui s’endormait auparavant en douceur, se mette à réclamer de la lumière ou à exiger la présence d’un adulte à ses côtés ? Pourquoi se réveille-t-il la nuit, paniqué par des cauchemars ?

Ces peurs, qui se manifestent le plus souvent entre 2 et 5 ans, font partie du développement normal. Dans le noir, l’enfant perd ses repères et se sent d’autant plus vulnérable qu’il est tout seul. Il a vite fait d’imaginer qu’un « bonhomme en noir » va venir l’enlever ou qu’un monstre le guette, tapi dans l’obscurité.

La crainte d'être abandonné

Selon les psychologues, ces peurs découlent le plus souvent du sentiment de culpabilité : l’enfant est devenu capable de se mettre en colère contre ses parents, de manifester des sentiments hostiles à leur égard, de leur mentir, de faire des « bêtises ». Autant de comportements qui lui font craindre de ne plus être aimé, d’être abandonné. Perdre l’amour de ses parents, quoi de plus effrayant ! A la faveur de la nuit, cette crainte se réveille et l’imagination fertile de l’enfant se met à son service pour fabriquer toutes sortes de scénarios menaçants.

Comment apaiser votre enfant ?

Prenez les peurs de votre enfant au sérieux, sans jamais le ridiculiser ni lui dire qu’il est trop grand pour avoir ce genre d’attitude. Il a besoin d’être serré dans les bras, d’entendre qu’on l’aime et que l’on sera toujours là pour le protéger. Inutile de tenter de le rassurer en lui disant que « les monstres n’existent pas » car pour l’enfant, ils sont bien réels. Mieux vaut l’encourager à décrire ce qui lui fait peur, et pourquoi pas à jouer ensemble à chasser le « méchant » comme dans les livres !

Très concrètement, on n’hésitera pas à laisser la veilleuse ou le couloir allumés et la porte grande ouverte. La plupart du temps, ces peurs sont aussi intenses que passagères.

                                         France Cottin, psychologue pour enfants